[Mon Aventure Au Canada] #Part26 - Les conditions de travail 😓

[Photo Pixabay : geralt]

J'ai passé une semaine de folie! 

Comme vous l'aurez compris, le Canada n'a véritablement rien à voir avec la France 😜 Mais ce que vous ne savez pas - et que j'ai du mal à avouer - c'est que j'étais la première à critiquer la France, les français et à clamer haut et fort que l'herbe est toujours plus verte ailleurs. 

Aujourd'hui, ça va (très) bientôt faire 8 mois que je vis à Toronto et je peux affirmer maintenant que cette expression est complètement FAKE (comme dirait Trump 😋). C'est vraiment une idée totalement erronée, tout du moins quand on est Européen.

Certes, nous avons des lois qui nous pourrissent la vie mais nous en avons qui nous protègent et nous permettent d'avoir des libertés qu'on oublie vite. Nous avons vraiment énormément de chance de vivre en France, même si elle est loin d'être parfaite 😁

[Photo Pixabay : jill111]
 

Ce qui me saute le plus aux yeux ici c'est le travail!

D'après tout le monde, il est facile de trouver un emploi, c'est possible! Personnellement je ne pense pas. C'est vrai qu'il y a moins de chômage qu'en France, cependant il est difficile de trouver un vrai bon boulot. De plus, il n'y a aucune loi qui protège les salariés comme chez nous. 

Par exemple, ici, on peut travailler jusqu'à 48h par semaine et avoir un seul jour de repos par semaine est légal. Pour ma part je travaille entre 38h et 44h par semaine (ça dépend si je travaille le dimanche ou pas) mais en moyen je travaille 40h par semaine. Ce qui est, d'un côté, pas plus mal car la vie est assez cher à Toronto, du coup ça me permet d'avoir mon appartement et de me faire de petits extra 😋 D'un autre côté, mon corps ne suit plus 😥

En début de semaine, il y a eu un évènement qui m'a fait sortir de mes gongs à un point que  j'ai fini ma journée avec de gros vertiges, des nausées et des tremblements. Mon cerveau et mon corps m'ont lâché au fil de la journée. Ca m'a pris une semaine pour me remettre dans mes limites de la fatigue. 

En fait ce qu'il s'est passé c'est qu'on avait eu un weekend tout pourri avec de la neige et des trombes d'eau et les locaux de Value Village ne l'ont pas supporté.

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Résultat le plafond est tombé à cause de l'eau qui s'était infiltré et comme il pleuvait toujours le lundi, ç'a continué à couler et bien entendu c'est de mon côté que ça s'est passé.

Mais ce qui m'a fait royalement péter les plombs, c'est de voir que mes supérieurs n'en ont rien eu à faire!!! Au contraire! Pour ne pas mouiller la marchandise ils n'ont pas voulu déplacer les "carts" et j'ai dû bosser durant 2 heures dans un environnement dangereux! 

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En plus d'avoir le plafond qui s'était écroulé, la fuite d'eau (qui coulait le long des lampes), j'ai dû travailler entre un cart d'environ 450kg et ma table remplie de chaussures et je devais travailler comme un jour normal 🤔

Le pire c'est que pour eux rien ne clochait! C'était un jour banal où je devais sortir 300 paires de chaussures! J'ai vu mon manager qui m'a dit droit dans les yeux que ce n'était "pas grave et que je pouvais travailler normalement!" Comment bosser dans ces conditions?

En France, une telle chose est répréhensible (désolée pour mon vocabulaire je regarde Lock Up sur Netflix 😋). Pour moi c'est inimaginable de bosser dans des conditions pareilles mais pour les Canadiens c'est NORMAL! 

Ce n'est pas la seule chose qui a fait que j'ai fini complètement vidée et malade de fatigue. 
Il faut savoir que mon boulot consiste à trier et mettre un prix aux chaussures que les Torontois nous donnent. Le truc le plus NON GLAMOUR après le métier d'éboueur 😕 Car moi aussi je tombe sur des poubelles. Les gens nous donnent de sac rempli de chaussures moisies, trouées, sans talons accompagnés de leurs déchets (une chance pour moi ce n'est pas tous les jours). Je jettes plus de chaussures que j'en mets en rayon, c'est affolant!!! Et dans tout ce cracra quotidien je dois sortir entre 250 et 300 paires de chaussures, ce qui à la longue est épuisant physiquement. Mais le plus de mon formidable travail, c'est que la franchise est tellement dirigée comme un abattoir que personne ne veut y venir travailler.

Sur une semaine il y a eu 7 entretiens, sur ces 7 personnes 2 ont signé un contrat et une seule est restée après la formation.  

[Photo Pixabay : TeroVesalainen]

Etonnant, n'est ce pas? Ben en fait pas tant que ça!!!

Depuis l'augmentation du salaire minimum dans la province de l'Ontario, Value Village exige de ses employés de travailler plus en moins de temps. Ils veulent vendre plus et faire des économies sur nos paies en nous diminuant nos heures. Ce qui fait que tout le monde est exténué. On nous demande en plus de notre travail d'aider les autres à finir leur boulot. 

Par exemple, je dois m'occuper de trier, mettre un prix et mettre en rayon plus de 230 paires de chaussures tous les jours mais en plus de ça, je dois aider les autres filles à mettre les vêtements en rayon. Mais comme d'habitude, à Value Village rien n'est juste! Parce que moi et quelques autres filles devant se taper 2 journées en une alors que certains ont le droit de partir à l'heure sans aider... 

Quand on est nouveau et qu'on voit ça, on n'a franchement pas envie de revenir bosser pour des tyrans! Dans mon cas je reste parce que je vais rentrer en France donc ça m'évite de chercher un autre job alors que je connais celui-ci sur le bout des doigts et qu'il me permet de vivre seule. Cependant, je ne compte pas me faire avoir, je n'ai rien à perdre!!! ET JE SUIS FRANCAISE